Les coops de Nouvelle-Aquitaine, une richesse pour l’économie régionale
LCA Nouvelle-Aquitaine a présenté, le 1er février, les résultats de l’étude Trace (Territoire & ancrage des coopératives) réalisée en 2020 par le cabinet bordelais Vertigo Lab. Elle démontre que les retombées socio-économiques sur la région sont significatives.
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« L’étude Trace qui évalue l’ancrage territorial des coopératives du réseau LCA Nouvelle Aquitaine, est un outil important car il est quantitatif, contrairement aux rapports RSE qui présentent souvent des données intangibles, indique Thomas Binet, gérant de Vertigo Lab. On sait désormais quelles retombées socio-économiques sont générées par les coops, ce qui peut, par exemple, aider les élus dans leurs choix de subventionnement public des acteurs du territoire. »
Neuf coopératives ont joué le jeu
L’étude Trace a été réalisée auprès de neuf coopératives (*) de Nouvelle Aquitaine représentatives de l’activité régionale. Grâce à l’outil d’analyse économique Impact Ter, elle décortique leurs pratiques et mesure les impacts de leurs activités sur le territoire. Vertigo Lab a ensuite extrapolé les résultats aux 250 coopératives de la région, pour définir les retombées de l’ensemble du secteur à l’échelle régionale.
Trois types d’impacts
« Nous distinguons trois types d’impacts, explique Amélie Colle, consultante chercheuse chez Vertigo Lab. Les impacts directs prennent en compte le CA de la coop et le nombre de salariés équivalents temps plein (ETP). Les impacts indirects correspondent aux achats réalisés par la coop, en amont, sur l’ensemble de sa chaîne de fournisseurs et au nombre d’ETP chez chacun d’entre eux, parmi lesquels les agriculteurs adhérents. Enfin, les impacts induits sont les dépenses des salariés de la coop et de ses fournisseurs pour leurs achats quotidiens. Nous avons enquêté auprès des coops et de leurs adhérents pour collecter les informations que nous avons ensuite modélisées sur l’ensemble de l’économie régionale. »
L’exemple de la Coop de Mansle
La coop céréalière de Mansle, en Charente, avec 21,6 M€ de CA et 26 ETP, génère 19,3 M€ de CA pour ses fournisseurs qui emploient 222 ETP et 4 M€ de CA induits dépensés par les salariés dans des commerces employant 23 ETP. Au total, cela représente 44,9 M€ de retombées économiques pour 271 ETP soutenus sur le territoire. Ainsi, pour 1 M€ de CA de la coop, 2,08 M€ sont générés sur la région et 12,6 emplois soutenus.
1 M€ de CA génère 2,15 M€ sur le territoire
À l’échelle des 250 coops de Nouvelle Aquitaine, l’impact direct est de 6,9 Mds€ de CA pour 7 300 ETP, l’impact indirect, de 6,2 Mds€ et 88 160 ETP, et l’impact induit, de 1,6 Md€ pour 9 710 ETP soutenus. Au total, les retombées socio-économiques des coops représentent 14,7 Mds€ de CA et 105 170 ETP. 1 M€ de CA des coops génère ainsi 2,15 M€ de CA sur l’économie régionale et soutient 15,3 ETP. La coopération agricole fait partie des 5 % des secteurs d’activité qui ont le coefficient multiplicateur de CA le plus élevé parmi 64 secteurs en Nouvelle Aquitaine. Et en termes d’emplois, elle est dans les 15 % qui se classent en tête.
Guide de bonnes pratiques et calculateur
Cette étude, unique en France, a été financée par LCA, les neuf coopératives et le conseil régional, pour un budget global de 100 000 €. Le projet a aussi donné lieu à la publication d’un guide de bonnes pratiques de l’ancrage territorial et d’un calculateur en libre accès pour les coopératives qui voudraient vérifier leur impact sur le territoire.
(*) Coop de Mansle, Vignerons de Puisseguin, Valprim, coopérative de la Tricherie, Limovin, Aquaculteurs landais, Cave de Rauzan, Perlim, Meylim.
Florence JacquemoudPour accéder à l'ensembles nos offres :